Alors que la palombite aigue s’apprête à toucher de nombreux « malades » en ce début de mois d’octobre, saison de la chasse du pigeon ramier en palombière par excellence, j’ai décidé de mettre à l’honneur et de vous présenter Mickael, un jeune paloumayre de 27 ans, comme moi passionné par le mythique oiseau bleu.
Le Béarn, région propice au pigeon ramier
Mickael Martinez est né en Béarn, à Pau plus précisément (un autre point commun avec le Chasseur Du Dimanche). Plombier de profession et heureux papa d’un petit garçon de 10 mois, c’est à la fin de l’année 2011 que tout commence pour lui, le jour où l’agent de l’ONCFS lui a remi son permis de chasse. Un moment inoubliable selon ses dires, plus important encore que lorsqu’il a obtenu le fameux papier rose pour conduire.
« Comme c’était ma première saison et que c’est mon cousin qui m’a transmis cette passion, j’ai d’abord chassé avec lui dans les Landes, à Saint Sever. Durant ces quelques mois, j’ai taché de me familiariser au maniement de mon arme, un Beretta Delux ES 100 calibre 12, semi-automatique, et j’ai aussi appris à aimer et à découvrir dame nature, à la fois si proche et si mystérieuse ».
2012 a été l’année du changement, comme le scandait à l’époque un célèbre homme politique. « J’ai déménagé sur Buros » m’indique Mickael, « un petit village sympathique dans le 64, et j’ai adopté ma petite Kimmy, une épagneul breton qui fait désormais entièrement partie de la famille et qui m’accompagne lors de mes sorties à la chasse ».
Une passion démesurée pour l’oiseau bleu
Notre chasseur aime à la fois la chasse au grand et au petit gibier. « J’apprécie beaucoup de partir au faisan ou à la bécasse avec ma chienne » me raconte t-il. « J’ai toujours le sourire aux lèvres quand je la vois chercher les odeurs, mettre le nez au vent pour capter la moindre émanation, se mettre à l’arrêt et m’attendre en me regardant du coin de l’œil comme si elle me disait si tu ne te dépêches pas papa, c’est moi qui lui saute dessus. Ma chienne est jeune, elle a 3 ans, donc elle manque parfois de patience mais je ne lui en veut pas, il faut bien qu’elle fasse son apprentissage ».
Au moment d’aborder son meilleur souvenir de chasse, Mickael m’indique dans les moindres détails ce jour où il chassait la palombe à l’affût, et où au moins 500 pigeons se sont posés au dessus de sa tête. « Cet instant a été magique pour moi. J’avais l’impression de faire partie des leurs le temps d’un instant. Je me suis senti tellement petit à côté d’elles que je n’ai pu en tirer aucune. Ces quelques secondes ont été pour moi un moment extraordinaire de communion avec la nature ».
Comme vous pouvez vous en rendre compte en lisant ces lignes, Mickael voue une passion sans commune mesure à la chasse de la palombe. « Certes je suis un jeune chasseur » me précise t-il, « mais je me suis beaucoup renseigné et documenté sur cette oiseau pour mieux le comprendre et surtout mieux l’apprécier ». Tout comme le Chasseur Du Dimanche (pour les lecteurs fidèles, vous aurez sans doute remarqué les similitudes qui me rapprochent de Mickael), notre béarnais chasse la palombe à l’affût. « Je trouve cette chasse tellement belle, et puis cette méthode laisse énormément de chance à l’oiseau ». D’ailleurs, et comme moi encore, Mikael ne tire jamais une palombe au vol. « Chez nous dans le Sud-Ouest, on dit que quand on tire les pigeons ramiers au vol, ils ne reviennent pas. A ce titre, nous pensons que c’est une des raisons qui fait qu’ils restent en hivernage dans notre région. Je ne sais pas si c’est vrai ou pas, mais par respect pour les anciens qui ont mis des années, que dis-je des générations à faire perdurer cette pratique, je ne tire pas au vol, même si je respecte les autres chasseurs qui font cela. Comme je le dis souvent, chaque territoire a sa méthode de chasse, et c’est pour cette raison que je ne juge personne ».
Mickael attaque sa saison de chasse à la palombe en général à partir de mi-novembre, et ce jusqu’à la fermeture le 20 février. Il m’avoue ne pas faire de grands scores, mais aucune importance pour lui du moment qu’il peut voir les palombes arriver pour plonger sur lui et se poser. « Quand cela se produit, l’adrénaline monte et j’ai le cœur qui bat très fort. C’est un moment de pur plaisir ».
Mickael Martinez, un chasseur impliqué, dévoué et optimiste
Ces instants de bonheur, le Chasseur Du Dimanche (l’animateur de ce blog, moi donc) les vit aussi régulièrement. Toutefois, Mickael partage la même vision que la mienne à propos de certains chasseurs qui ne respectent pas l’éthique de la chasse à la palombe en tirant des oiseaux à des hauteurs impossibles et en mitraillant à tout va (à ce propos, je vous conseille de lire l’article sur la charte mise en place par la FDC 64…). Du coup, beaucoup d’observateurs s’accordent à dire que les palombes changent désormais de couloirs aériens pour effectuer leur migration. Chez nous en Pyrénées-Atlantiques, cette tendance se confirme d’années en années car un très grand nombre d’oiseaux passent désormais au dessus de la mer et par le littoral atlantique.
Cette parenthèse terminée, revenons à notre présentation de Mickael. Quand j’aborde avec lui le thème de l’écologie et de la chasse, celui me précise que ce sont deux concepts qui vont complètement de pair. « Je suis plus qu’optimiste quand je vois que les jeunes chasseurs français actuels se sentent davantage concernés par la chasse écolo. Je trouve d’ailleurs que notre génération et celle qui arrive respecte beaucoup plus la nature et l’environnement que certains anciens ».
Enfin, et pout terminer ce portrait, faisons un dernier point sur la place que prend la vidéo au sein du monde des chasseurs. Tout comme bon nombre d’entre nous, Mickael a succombé et s’est acheté une caméra embarquée (une Drift Gohst HD). « J’avais déjà une chaine Youtube auparavant – j’y mettais des films sur la musique notamment – et je l’ai modifié pour y poster des scènes de chasse. Il n’y en a qu’une seule pour le moment mais je compte bien en proposer davantage très prochainement » me dit-il. Gageons que tu t’inspireras de célèbres youtubeurs chasseurs alors !
Que vive la chasse, et longue vie à la palombe !
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