Le 3 septembre 2016, une battue aux sangliers avait lieu sur Roaillan, une petite commune du Sud Gironde. Il était question d’y réguler les bêtes noires sur le secteur, tant leur prolifération engendre des dégâts sur les cultures des agriculteurs. En somme, un samedi comme les autres pour la petite équipe de chasseurs habituée à arpenter les bois, forêts et prairies de ces campagnes environnantes.. jusqu’à cet instant où tout aurait pu basculer.
Midi est bientôt sonné, ce qui annonce la fin prochaine de la battue. Les chasseurs sont toujours à leur poste, et l’un d’eux surplombe une route départementale. Les chiens mènent encore, ce qui conduit un sanglier à passer non loin du chasseur en question. Ce dernier fait feu.. mais manque sa cible. Le projectile ricoche alors et finit sa course 342 mètres plus loin, dans la baie vitrée d’une maison. Par chance, la propriétaire, présente au moment des faits, s’en sort par chance sans une égratignure. Choquée et apeurée, elle décide de porter plainte.
Un ricochet qui aurait pu « coûter » plus cher
Source d’inquiétude également pour les automobilistes, les suidés sont « un problème sans fin, [ne cessant] de proliférer » annonce à la barre du tribunal correctionnel le lieutenant de louveterie qui organisait la battue. Oui mais voilà, « la vérité c’est qu’il ne fallait pas chasser cette parcelle et qu’on les a quand même fait venir car les sangliers causent des dégâts partout » défend l’avocat des prévenus. Ce à quoi rétorque Alain Reynal, le président, que l’essentiel de la balle a été récupéré dans le salon de la « victime ».
Devant les magistrats, les prévenus ne minimisent pas leur faute. Ils sont d’ailleurs conscients de leur erreur. Et le chasseur d’appuyer : « depuis ma position, je ne voyais pas la maison ». Or, et en matière de sécurité à la chasse, tout le monde sait que l’on ne tire pas en direction d’une route. C’est une règle de base ! D’ailleurs, pour le vice procureur Jean-Louis Rey, « un tir direct ne peut être exclu mais il semble y avoir eu un ricochet en raison de la déformation de la balle ».
Finalement, le chasseur et le chef de battue ont été condamnés à deux mois de prison avec sursis et à 200 euros d’amende.
Commentaires récents