Voilà maintenant une longue période que nous assistons à l’augmentation des populations de grand gibier, que ce soit au niveau national, européen et mondial. Diverses explications peuvent être données pour comprendre ce phénomène : la suppression du droit d’affût, l’évolution des milieux (surfaces boisées et friches plus importantes), des cultures plus appétentes et à plus grande valeur énergétique que par le passé, des agriculteurs de moins en moins chasseurs, l’évolution à la hausse du taux d’accroissement des espèces, la pression environnementale et réglementaire pesant sur l’activité cynégétique, et bien entendu la baisse du nombre de nemrods en France.
Tableaux de chasse sangliers en augmentation dans les Pyrénées-Atlantiques
C’est un fait, il est désormais courant de voir des jeunes marcassins presque toute l’année, et d’observer également des chevrettes avec deux, voire trois jeunes. Preuve de l’accroissement des prélèvements de bêtes noires, il se tire à l’heure actuelle près de 4000 sangliers dans le département des Pyrénées-Atlantiques contre 500 dans les années 1990. Idem pour le chevreuil, qui a vu son plan de chasse passer de 2000 animaux il y a trente ans à près de 8000 aujourd’hui.
Des chasseurs de sangliers et de grand gibier de moins en moins nombreux dans le 64
Le nombre de chasseurs dans le département est passé de plus de 30000 dans les années 1990 à moins de 20000 actuellement. Une enquête lancée l’année dernière par la FDC 64 montre néanmoins que la moitié des chasseurs du département sont susceptibles de chasser le grand gibier. Toutefois, cette étude révèle aussi très clairement que des zones entières du département ne possèdent plus assez de chasseurs pour, au moins, stabiliser l’augmentation croissante des populations de sangliers et de chevreuils. Même le cerf, longtemps cantonné, en densités acceptables dans la moyenne montagne basque, voit son aire de répartition s’accroitre.
2017, l’amorce d’une nouvelle augmentation des dossiers d’indemnisation
Lors de la dernière saison de chasse 2016-2017 dans le 64, une hausse notable du nombre de dossiers de demande d’indemnisation aux cultures a été constatée. Néanmoins, la mise en place de plus en plus importante de clôtures électriques, de répulsif et d’agrainages dissuasifs pour protéger les semis, ont, dans le département, pu permettre de limiter fort heureusement l’enveloppe des dégâts de gibier. On pourrait même se sentir rassurés, en se disant que malgré tout l’enveloppe financière des dégâts de gibier est supportable dans le département, au vu du nombre de chasseurs encore présents, mais l’extrapolation rapide de tous les éléments recueillis de manière précise depuis quelques années ne peut que nous interpeller pour l’avenir.
Des solutions à mettre en oeuvre ensemble
Structuration des sociétés communales de chasse, organisation de la chasse du grand gibier, développement de tous les modes de chasse, évolution de la réglementation, accueil d’équipes de chasseurs extérieurs, font partie des sujets qui doivent être mis en place. La chasse, et la chasse du grand gibier notamment, peuvent encore attirer des adeptes !
[Source : lettre d’information fédérale du 64 de septembre 2017]
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