Tous les amateurs de gibier d’eau vous le diront, chasser à la botte requiert une certaine condition physique. En effet, arpenter et prospecter les zones humides à pied n’est pas toujours aisé : connaissance du terrain et prudence sont les maîtres mots. Mais en quoi consiste précisément ce mode de chasse ? Explications dans cet article.
Si vous avez pour habitude de traquer le petit gibier en plaine devant vous, alors vous trouverez forcément des similitudes avec la chasse à la botte. Cette dernière consiste simplement à surprendre le gibier (bécassines en tête) au hasard d’une promenade sur les divers plans d’eau, rivières, canaux, fleuves, étangs, lacs, tourbières, marais et mollières que compte notre pays.
Chasser à la botte, ce n’est pas simplement (comme son nom l’indique) chasser chaussé de bottes, c’est surtout chasser au débotté. La sauvagine se tirera donc à la volée, débusquée par l’approche du chasseur ou par son chien d’arrêt. Sol humide, flaques, couvert végétal avec présence de vers, larves et insectes, voilà le combo idéal pour espérer tirer quelques limicoles. A condition biensur de rester prudent et de toujours garder à l’esprit que la sécurité prime à la chasse, qui plus est en zone humide : une glissade, un trou.. la chute est vite arrivée.
Quel équipement privilégier pour cette chasse particulière ?
Etre bien chaussé, de bottes, ou, mieux, de cuissardes, est à mon sens indispensable. Qui dit zone humide dit immanquablement eau ou risque de pluie. On enfilera donc des vêtement assez légers mais imperméables, et facilement lavables : n’oubliez pas que les terrains à arpenter peuvent être difficiles, la vase et la terre venant se coller à vous à chaque pas. Croyez-moi, ce n’est pas pour rien que la chasse à la botte est réputée athlétique.
Prendre soin de son arme, voilà aussi une des clés de la réussite dans cette chasse à la billebaude. L’humidité agressant votre fusil, il faudra pendre grand soin des canons (nettoyage et graissage après chaque sortie pour ma part). Un calibre 12 léger, juxtaposé ou superposé, remplira parfaitement son office. Et gardez à l’esprit que votre tir se fera, dans la plupart des cas, instantanément.. ce sans quoi votre bécassine aura vite fait d’échapper, en quelques zigzags majestueux et rapides, au coup de feu asséné.
D’aucuns pensent que la quête du chien est primordiale dans la chasse à la botte, alors que d’autres se contentent de marcher seul, en silence et sans l’aide de canidés. Selon moi, un compagnon à quatre pattes est néanmoins très appréciable, ne serait-ce que pour retrouver et rapporter le gibier tiré. Et c’est dans ces moments là que la connivence entre le maître et son chien prend tout son sens. Un griffon korthal, un retriever labrador ou un springer spaniel feront à mes yeux merveille, leur résistance au froid et à l’humidité étant reconnues.
La chasse à la botte : alliée ou ennemie des zones humides
La chasse à la botte est une affaire de spécialistes, de passionnés. Elle se pratique dans les prairies humides, les tourbières et les marais spécialement aménagés, ce qui lui confère un rôle essentiel dans la sauvegarde de ces milieux. En effet, pour que le gibier fréquente son territoire, le chasseur bécassinier ou sauvaginier est amené à gérer le biotope et le paysage pour éviter que le milieu ne se referme : maintient de l’habitat, aménagement de platières, mise en eau, fauchages, mobilisation pour assurer la tranquilité de la zone, etc.
Non entretenue, une zone humide telle qu’un marais peut se refermer et disparaître en quelques années seulement. Quand on sait que l’entretien de ce lieu est en très grande partie du aux chasseurs, je vois donc mal comment certains de nos détracteurs peuvent penser que la chasse à la botte devrait tout bonnement être interdite.
Et vous, pratiquez-vous ce type de chasse ? Pensez-vous que certaines menaces pèsent sur l’avenir de cette pratique cynégétique ? Apportez votre pierre à l’édifice et n’hésitez pas à laisser un commentaire J
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