[Article invité, par Théo Delpech]. « Depuis mes débuts dans l’univers cynégétique, la chasse au chien courant m’a toujours attiré. A chaque saison, je cherche à me perfectionner et à améliorer mes techniques pour vivre de plus grandes émotions. Dans cet article, qui, je l’espère vous passionnera autant que moi, je vais vous donner mes astuces sur la chasse du chevreuil au chien courant. Bonne lecture.
La préparation : essentielle pour la chasse au chien courant
Pour moi, la chasse au chien courant n’est pas seulement une passion, c’est avant tout un mode de vie. Jamais je ne prépare ma journée à la dernière minute, pour la simple et bonne raison qu’il faut que je m’assure que mon équipe sera disponible le jour J. Piqueux et postés doivent être assez nombreux pour ce type de chasse. Prenez le temps de vous en assurer en premier lieu.
Amis piqueux, vous devez sûrement le savoir mais votre chien n’est pas un simple « outil » : on ne peut se permettre de prendre son compagnon à quatre pattes le matin et de le déposer au chenil le soir pour ne le ressortir qu’une semaine ou deux après. Vous devez créer un lien fort avec votre animal afin qu’il règne entre vous une certaine complicité. C’est pour cette raison que je conseille à tous les piqueux de sortir leurs chiens le plus souvent possible pour les élever, les éduquer et les entraîner.
Pensez à « préparer mentalement » votre chien avant chaque sortie : votre toutou doit comprendre qu’il part à la chasse. Pour cela, il y a quelques petits gestes à mettre en place. Voici les miens : avant chaque journée de chasse, je ne sors pas mon chien afin qu’il reste en forme pour le lendemain ; le soir même, quand j’ai fini de préparer le matériel et le 4×4, j’équipe mon chien et j’accroche la longe à la porte de son box. Je peux vous garantir que la répétition de ces gestes dans le temps fera que votre compagnon comprendra quand il part à la chasse.
Disposer d’un 4×4 (ou de tout autre bon véhicule) est à mon sens indispensable. Cela vous permettra de récupérer votre ou vos chiens plus facilement. N’oubliez pas votre trompe afin de vous signaler aux postés et pour annoncer quand le gibier est levé. Si possible, équipez-vous d’une dague (essentielle lorsqu’un ferme a lieu). Et oui, il arrive parfois que les chiens fassent aussi des fermes sur nos amis les chevreuils. Mais très souvent il s’agit de vieux brocards qui, une fois bien poussés, n’hésitent pas à faire face aux chiens. Et si votre société l’autorise, prenez avec vous une arme (carabine ou fusil, c’est selon).
Les conseils de Théo pour les postés
Les postés doivent veiller à rester parfaitement immobile. De un c’est la règle, et de deux si l’animal perçoit le moindre mouvement il passera loin de vous. Au poste, ayez une attitude irréprochable : c’est principalement vous qui allez compléter le tableau. Analysez votre espace, votre angle de tir, et pensez toujours aux piqueux et aux chiens qui pourraient se trouver à proximité. Ne tirez que si vous êtes parfaitement sûr que toutes les règles de sécurité sont respectées.
Respecter les consignes de battues est fondamental pour la chasse au chien courant. Petit conseil : si un ferme survient à quelques encablures de votre poste, contactez un piqueux sur son portable ou par talkie-walkie si vous en avez un. Ne prenez aucun risque. Quand à votre matériel c’est du grand classique : carabine ou fusil, siège, trompe, et pour les plus frileux une bonne veste bien rembourré et chaude pour les longues battues hivernales.
Le commencement de la journée : l’excitation monte
En début de matinée, le responsable de battue vérifie votre permis et délivre ses consignes de battue ainsi que les lieux de battue du jour. Après cette annonce, la signature du carnet de battue s’impose. Cette étape obligatoire atteste de votre présence et décharge le responsable de battue de votre comportement si ce dernier venait à être fautif.
Rendez-vous à votre poste le plus silencieusement possible. Lorsque le signal de début de battue est lancé par le ou les chefs de ligne, c’est le moment pour nous messieurs les piqueux de lâcher les chiens. Si vous êtes sur du chevreuil, ne perdez pas votre temps à faire le pied, attaquez directement les zones fréquentées et repérez à l’avance les habitudes du gibier face au climat et à la saison. Une fois l’animal lancé, il faut suivre la traque et motiver les chiens (c’est le rôle des piqueux). Les postés eux, doivent se tenir prêt à tirer (jamais dans la traque !). Le port d’un dispositif fluorescent est obligatoire et très utile, que ce soit pour nous piqueux ou pour les postés.
Les chiens sont maintenant loin, les premiers chevreuils sont tombés et la joie d’avoir fait un joli tir vous pousse parfois à commettre des erreurs, comme par exemple quitter son poste alors que le signal de fin de battue n’est pas donné, ou encore oublier de décharger son arme en quittant le poste…
Fin de battue de la chasse au chien courant
Lorsque le signal est donné, et uniquement à ce moment, vous pouvez quitter votre poste et vous approcher du gibier tiré. L’équipe se divise alors en général en deux : une partie se charge de ramener le gibier et de le préparer, tandis que l’autre aide volontiers les piqueux à récupérer les chiens. De retour à la cabane, il est de coutume que chacun prenne un morceau. Et si vous restez le soir et que le tableau est satisfaisant, vous aurez très certainement la possibilité de manger les foies et les cœurs avec les piqueux et les postées les plus tenaces. Alors, prêt à vous lancer dans la chasse au chien courant ? J’espère en tout cas que mon retour d’expérience vous aura plu. Merci de m’avoir lu. Théo ».
Super article ! Je me lance en tant que poqieux cette année. Au chevreuil. J’espère passer de bons moments. A bientôt
Merci 🙂