On a coutume de dire que le lion est le roi de la savane. Dans nos forêts françaises et européennes, le roi c’est le cerf. Des peintures à son effigie se retrouvent d’ailleurs dans bon nombre de grottes, comme à Lascaux, signe que le cerf véhiculait déjà à cette époque l’image de la force et de la renaissance.
Petit faon deviendra grand
A sa naissance, fin mai début juin, le cerf n’est encore qu’un faon. Unique* progéniture de sa mère la biche, le faon voit le jour après 8 longs mois de gestation. Un monde nouveau s’offre alors à lui. C’est le moment des premiers contacts, des premières caresses, des premiers pas, des premières tétées.
Jusqu’à 3 mois, le faon garde un pelage clair marron, ponctué de tâches blanches. Durant cette période importante, le cervidé observe sa mère et apprend les principaux enseignements et comportements qui lui permettront de survivre. De 3 mois à 1 an, le petit évolue. Ses taches disparaissent. Le faon devient un hère, puis un daguet (1 an à 2 ans). Les bois se mettent alors à pousser, recouverts de velours, dont la formation dépend de la sécrétion de testostérone (l’hormone sexuelle mâle). Quant aux femelles, elles deviennent des bichettes, puis des biches.
Le mode de vie de ces cervidés est atypique : les jeunes mâles quittent la structure familiale au bout de la seconde année pour former des petits groupes. Les femelles et les jeunes restent en harde.
En un peu plus de 120 jours, un cerf peu fabriquer une ramure impressionnante. En fin de croissance, les velours ont disparu et les bois apparaissent véritablement. Le cerf cherche d’ailleurs à se débarrasser des lambeaux de peau desséchés en se frottant à la végétation et sur des jeunes arbres (on dit qu’il fraye). Durant l’été, l’activité est réduite. Les clairières et les zones marécageuses sont privilégiées. C’est pour cette raison que vous avez beaucoup plus de chance d’apercevoir ces animaux au crépuscule ou en fin de journée (en lisière de foret, en plaine ou dans les champs).
Le rut du cerf, un moment exceptionnel
A la fin de la période estivale, les petits groupes de mâles se dispersent. La période de reproduction est proche. L’excitation monte. Le brame peut alors commencer. Les cerfs adultes tentent de conquérir les femelles. Cette saison est de loin la plus spectaculaire pour les observateurs à l’affut. Accouplements, combats, démonstration de force et cris roques déchirant la tranquillité de la forêt sont de rigueur.
Le cerf doit s’imposer pour pouvoir participer au rut. Il doit se faire respecter de ses autres congénères qui tentent de conquérir son territoire. La tension est alors à son comble. Le cerf imprègne les lieux de son odeur. Les brames lancés servent à la fois d’avertissement et d’intimidation. Souvent, des combats ont lieu. Les ramures deviennent des armes et les bois s’entrechoquent pendant le duel. L’enjeu est immense: la conquête du harem. Malheur au vaincu.
Durant le rut, les mâles mangent peu. La défense du territoire contre les différents rivaux et les ébats amoureux occupent tout leur temps. A noter toutefois que les mâles ne s’accouplent qu’au bout de leur 4ème année. La fin de l’automne marque aussi la fin de cette intense période. Il faut alors reprendre des forces avant l’arrivée du froid.
Avec les premières gelées, les hardes se reconstituent par classe d’âge et par sexe. Les grands mâles ne s’affrontent plus. En février/mars, le cerf commence à perdre ses bois (pas toujours en même temps), qu’il s’apprête immédiatement à refabriquer. Un peu plus tard, les biches mettent bas. Un nouveau cycle recommence.
* 2 exceptionnellement
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