Afin de protéger le petit gibier, il est important d’œuvrer à la gestion des nuisibles et à leur régulation. Contrairement à ce que prétendent certains écologistes partis en guerre contre le piégeage, le fait de réguler certaines espèces n’est pas synonyme d’éradication. Bien au contraire, les piégeurs font partie de ceux qui connaissent le mieux la faune de nos campagnes et de nos forêts. Toutefois, avant d’exercer cette activité, il faut bien entendu obtenir le classement des espèces nuisibles, ce dernier étant généré, pour résumer succinctement, après une multitude d’études scientifiques et techniques.
Afin que ces données soient cadrées, la FNC a établi, en partenariat avec le Ministère de l’Environnement, un guide méthodologique (élaboré de concert avec un panel de piégeurs, l’ONCFS, le Muséum d’Histoire Naturelle, ainsi que diverses associations naturalistes) permettant aujourd’hui d’avoir un classement des espèces nuisibles pris sur des bases solides et peu réfutables. Ainsi, et grâce à ce long mais nécessaire travail de l’ensemble des acteurs, beaucoup moins de départements sont désormais « attaqués » concernant les espèces nuisibles.
L’homme a toujours piégé, pour se nourrir, pour se vêtir. Le piégeage existe depuis la nuit des temps, et en France 18 espèces sont régulables (12 espèces de mammifères et 6 espèces d’oiseaux). Désormais, à notre époque, on ne piège plus pour la fourrure des animaux ni pour la nourriture, mais pour deux autres principales raisons. Premièrement, le piégeage est lié à la chasse et au petit gibier : pour maintenir, voire même « restaurer » des populations de petit gibier, la régulation des prédateurs est nécessaire (il serait par exemple tout à fait contre productif de vouloir réintroduire du faisan ou du perdreau sur un territoire dont on sait que le renard y très présent). Le second volet est, lui, plus général : le piégeage permet de lutter contre les dégâts agricoles perpétués par nuisibles (exemple des méfaits du renard au sein d’une exploitation avicole), les nuisances (fouine dans le grenier d’un particulier), voire même les risques sur l’environnement (voir le cas du ragondin qui met en péril les digues et toutes les infrastructures où l’eau est présente).
Le piégeur est donc appelé (par des particuliers, des agriculteurs, des collectivités locales) à régler ces différents problèmes. Il serait toutefois trop facile de penser qu’il suffit uniquement de poser un piège pour capturer l’animal à réguler. Au contraire, toute une préparation en amont est nécessaire. On ne piège pas au hasard. Le piégeur va d’abord essayer d’identifier l’animal qu’il souhaite « prendre » en recherchant diverses traces de sa présence. Il va ensuite préparer ses pièges, les stocker dans un endroit où il ne prendront pas d’odeur, les traiter, préparer son terrain en appâtant, et ce n’est qu’une fois toutes ces étapes validées qu’il va définitivement les poser.
Aujourd’hui, pour devenir piégeur, il est obligatoire de suivre une formation d’une durée de 16 heures, généralement proposée par vos fédérations de chasse départementales. Après la partie théorique sur tout le pan législatif et réglementaire, c’est l’heure de la pratique pour les candidats. L’ensemble des pièges et leur manipulation y sont abordés, de même que les multiples techniques de piégeage.
Outre le piégeage, qui, nous l’avons vu, est un procédé indispensable pour réguler les nuisibles, la FNC travaille également sur les aménagements territoriaux pour faciliter le retour du petit gibier. Le partenariat avec RTE (Réseau de Transport d’Electricité) en est d’ailleurs un bel exemple : les 105 000 km de lignes haute tension gérées par RTE se situent à 70% en milieu agricole et 20% en milieu forestier ou naturel ; le potentiel d’aménagement sous ces lignes ou au pied des pylônes est donc très important.
Au final, avec la gestion des espèces et la régulation des prédateurs, l’aménagement des habitats est un des piliers indispensable pour retrouver notre petit gibier. Alors, vous sentez-vous d’attaque à obtenir votre numéro d’agrément ? Qui est piégeur parmi vous ?
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