La Camargue est une région naturelle française qui jouxte la mer Méditerranée sur 75 km de façade maritime. Situé entre les deux bras du Rhône (le petit et le grand Rhône), ce territoire est connu dans le monde entier pour ses paysages et sa biodiversité. D’une superficie de 150 000 hectares, marais, champs et rizières se succèdent dans cette zone humide, où se côtoient flamants roses, gibiers, taureaux et chevaux… Un endroit de rêve pour la pêche et la chasse.
La Camargue : le paradis des oiseaux migrateurs
Même si l’on dénombre de plus en plus de réserves pour assurer la protection de la faune et de la flore, la chasse en Camargue est une pratique aussi ancienne que la présence de l’homme dans le delta du Rhône. Terre de gibier d’eau, la chasse la plus répandue concerne principalement les oiseaux d’eau, les canards, les bécassines, les poules d’eau, etc. Durant l’hiver, la Camargue reste en effet le quartier d’hivernage le plus important de l’ouest méditerranéen. Dans une moindre mesure, la chasse sur le « gibier de terre » est également consentie. A noter toutefois que la lapin, qui autrefois pullulait, a pratiquement disparu à cause de maladies comme la myxomatose et le vhd. Sa réimplantation est difficile, et il est conseillé de ne pas le tirer pour le laisser se reproduire.
La chasse à la hutte de nuit est interdite en Camargue. Le tir s’effectue essentiellement le soir, à la passée, au moment où les canards quittent leur lieu de repos pour s’alimenter. On parle dans ce cas de gagnage. Le tir peut aussi s’effectuer le matin, au moment où le gibier « se remise ».
Dans le marais, la plupart des chasseurs rejoignent leur poste d’affût (communément appelé l’agachon) à pied ou à l’aide d’un petit bateau pointu à fond plat (le négochin), qu’ils font évoluer avec une barre en bois (la partègue). Bon nombre d’entre-eux sont accompagnés de chiens de rapport comme le Springer ou le Labrador. L’utilisation de canards vivants faisant office d’appelants est très fréquent. Des formes en plastique sont aussi utilisées.
Chasser le gibier d’eau en Camargue
Il est difficile de connaître avec précision l’importance du prélèvement cynégétique au cours d’une saison de chasse (de mi-août à fin janvier). Divers recoupements le situent néanmoins entre 120 000 et 150 000 canards chaque année. Comme partout en France, la chasse génère une activité économique importante: la location d’actions de chasse dépasse parfois les revenus de l’agriculture (le prix moyen d’une action s’élève à 800-1000 €). Chasser en ce lieu devient donc de plus en plus ardu pour les individus aux ressources modestes. A l’heure actuelle, certains propriétaires préfèrent même dédier leurs marais à la chasse privée, ce qui leur offre des revenus complémentaires. Quant aux chasses dites communales, elles sont de plus en plus rares et limitées aux résidents.
Pour attirer le gibier dans ces espaces, notamment au moment de l’ouverture, et l’hiver pendant les migrations qui débutent en septembre, la hauteur des niveaux d’eau est constamment surveillée. Chaque saison, l’arrivée des sarcelles et des canards (siffleurs, fuligules, pilets, etc…), sans oublier les foulques et bécassines, est scrutée avec la plus grande attention. A noter que depuis peu, des oies sont régulièrement observées. Toutefois, si l’hiver reste doux, il est notoire que la migration est réduite. Pour exemple, les deux dernières saisons ont été très médiocres car le froid ne s’est jamais véritablement installé. C’est pourquoi l’aménagement des zones humides doit rester une priorité : dans les marais camarguais, des agencements sont souvent effectués, notamment en matière d’endiguement, de façon à garantir une parfaite maîtrise du niveau d’eau.
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