Régulièrement, à l’approche de l’été et des jours qui allongent, les journaux font leurs gros titres de ces éleveurs voyant leurs troupeaux pris en chasse par des vautours. Cette situation est particulièrement vraie en Pyrénées-Atlantiques, où 53 dossiers d’attaque ont été enregistrés l’année dernière (contre 33 en 2011).
Un groupe de vautours tue un veau à Loubieng
Il y a trois semaines, Francis Larroque, un agriculteur de Loubieng élu récemment maire du village, a défrayé la chronique : un de ses veaux, âgé d’une quinzaine de jours, s’est fait tué par les rapaces. Ayant ma belle famille dans le village voisin, je connais bien Francis. Celui-ci m’a fait part de la scène. « Après le repas du midi, ma fille était sortie, entendant des bruits étranges à l’extérieur. Tout d’un coup, elle s’est aperçue qu’un jeune veau, à l’écart du troupeau mais en parfaite santé, se faisait attaquer par les vautours. Tout en donnant l’alerte, elle s’est précipitée dans le champ pour tenter de faire fuir les charognards » (une trentaine selon les témoins). En s’envolant, quelques-uns d’entre-eux se sont dirigés vers elle, si bien que « Marine a du rebrousser chemin en courant, perdant même une chaussure dans sa fuite ». Quelques instants après, le veau était mort.
Scène similaire à Ogeu
Pas plus tard que dimanche, et quelques kilomètres plus loin, à Ogeu, un autre éleveur de bovins observe une scène similaire. « Les vautours s’en sont d’abord pris à un veau mort-né » précise Pierre Labarère. « Mais ils l’ont vite délaissé pour s’attaquer à sa mère, vivante mais fatiguée par le vêlage. Des tirs d’effarouchement ont bien été effectués par les gardes mais les rapaces sont rapidement revenus à la charge ». L’intervention du vétérinaire n’a pu endiguer les graves blessures subies. La vache est morte après « plusieurs heures d’agonie ».
Comment expliquer ces attaques de vautours ?
L’espèce, protégée, et nécrophage (à savoir qui se nourrit de cadavres), n’hésite donc plus à quitter les sommets enneigés des montagnes pour s’en prendre à des animaux vivants, en plaine. La colère et le désarroi des agriculteurs et éleveurs est compréhensible, d’autant que les préjudices subis ne sont pas négligeables. Pourquoi ne pas autoriser la régulation de l’espèce ? Pourquoi ne pas créer des placettes d’équarrissage sur les crêtes ? Pourquoi ne pas autoriser les particuliers à effectuer des tirs d’effarouchement ?
Ces attaques, de plus en plus nombreuses et récurrentes, ne semblent pourtant pas être une priorité des pouvoirs publics. Quid des associations écologiques sur ces dossiers ? A ce rythme, pas étonnant que la profession, déjà bien peu mise en avant et reconnue (tant sur le plan financier que sur le plan moral et écologique par le consommateur lambda), voit ses effectifs reculer d’années en années. De même pour les terres agricoles, petit à petit grignotées par les promoteurs et les constructions d’habitations, alors que la population mondiale ne cesse de croître.
Je m’écarte un peu volontairement du sujet dans ces dernières lignes mais la situation ne peut laisser indifférent. Alors si vous aussi, ces histoires vous touchent, de près ou de loin, n’hésitez pas en faire part dans les commentaires ci-dessous.
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