La palombite aigüe : la maladie des chasseurs de palombe
Plus que quelques jours.. Plus que quelques jours avant que la palombite aiguë envahisse le cœur et l’esprit de bon nombre de chasseurs et de paloumayres. Les bois résonnent encore de quelques coups de marteau, l’écimage des arbres se termine, on apporte les dernières retouches aux postes, mais dans la majorité des cas les préparatifs sont terminés. Il faut dire, les paloumayres attendent près de 10 mois que la saison recommence. Alors, à l’approche des premiers comptages, des premiers vols, l’excitation monte. Durant un mois plein, de la mi-octobre jusqu’à fin novembre en général, le virus de la palombe touche des centaines de chasseurs dans tout le Sud Ouest. Une maladie qui, lorsqu’elle vous frappe, reste incurable.
Pour ma part, j’ai découvert la chasse à la palombe pour la première fois avec le grand père de mon amie. Un sacré gaillard, qui en a vu défiler des pigeons ramiers ! Et une passion qui l’a peut-être fait tenir, outre d’autres raisons, lorsque le tunnel qui éclairait sa vie s’assombrissait peu à peu. L’homme est pugnace, accrocheur, travailleur. Une prothèse de jambe lui permet de se déplacer de nouveau, mais jamais sans ses béquilles. Me croiriez-vous si je vous disais qu’il jardine, bricole, coud, tond, conduit (une voiture automatique) et monte encore sur son vieux tracteur vert (un Deutz) pour aller se poster à l’affût ?
Récit de ma première journée au pigeon ramier
C’était un samedi, ou un dimanche, je ne me souviens plus très bien. La matinée s’annonçait ensoleillée, quelques nuages parsemaient ça et là le ciel. Arrivés sur la zone de chasse, on se sépara et chacun alla se placer et se camoufler au meilleur endroit possible. De ma position, j’avais une vue périphérique et pouvais voir facilement le coin choisi par le grand-père. Les secondes, les minutes, les heures passèrent. Des vols tournoyaient autour de notre territoire, jusqu’au moment où une vingtaine de palombes vinrent se poser au dessus de ma tête. A cette époque, les feuillages des arbres étaient encore présents mais je pris une infinie précaution à bouger mon fusil et à choisir ma cible. Mon palpitant s’emballait. Après avoir mis en joue, j’attendis sans mentir plus d’une minute pour tirer le coup fatal, hésitant. Pourquoi, je ne sais pas. La peur, le stress, la tension sans doute. L’oiseau tomba net, des plumes s’envolant dans les airs. Quand vint le moment de se retrouver pour aller manger, le grand-père me confirma avoir bien entendu un coup de feu. C’est à cet instant précis que je lui exhiba avec fierté MA première palombe.
Depuis ce moment, j’ai été contaminé. L’année 2012 fut exceptionnelle en terme de passage. D’après les comptages, plus de 2,2 millions d’oiseaux migrateurs ont alimenté les couloirs du Sud Ouest. Un phénomène cyclique que l’on rencontre tous les 3/4 ans et qui s’accompagne d’un pic migratoire selon Régis Hargues, directeur de la FDC des Landes. Mais la palombe reste imprévisible et passe de plus en plus tard. C’est ce qui fait aussi son charme.
Et vous, comment avez-vous préparé cette saison de chasse à la palombe ? Comment chassez-vous: aux pantières, au tir au vol, à l’affût, en palombière, au filet avec appelants… ?
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