Pour beaucoup de chasseurs, la traque du sanglier en battue, à l’approche ou à l’affût, reste le mode de chasse numéro 1. En effet, depuis toujours la bête noire inspire les récits cynégétiques et la passion débordante de certains nemrods, au point que l’on en oublie parfois la fulgurante progression de ses populations partout en Hexagone.
Oui, le sanglier est opportuniste. Oui, le suidé s’accommode parfaitement en zones périurbaines. Oui, le cochon occasionne des dégâts considérables (que ce soit d’ailleurs sur les cultures des agriculteurs, dans les jardins des résidences secondaires ou sur les green de golf) : ces derniers se comptent d’ailleurs en centaines de milliers chaque année en France, et en centaines de millions en Europe.
Des effectifs de sangliers qui ne cessent de croitre
Avancer que les effectifs de sangliers restent stables est une ineptie totale. Au contraire, les compagnies se font de plus en plus denses saisons après saisons, et il est impossible de nier leur prolifération. De ce fait, leur chasse prend considérablement le pas sur le petit gibier, dont les effectifs s’amenuisent. La bête noire est donc un gibier à part entière, souvent nuisible, qui nécessite une gestion spécifique. Paradoxalement, la pression de chasse semble ne pas produire d’effets sur ses populations. J’en veux pour preuve les récentes statistiques concernant l’évolution du tableau de chasse des sangliers pour la saison 2016-2017 : cette saison apparait comme extraordinaire en termes de prélèvements.
Il est vrai, dans beaucoup de département français, la progression des effectifs de ce gibier hors du commun a obligé à des régulations plus importantes. Sur la totalité du territoire français, près de 700 000 sangliers auraient été prélevés sur la saison passée. Un tableau de chasse en augmentation de 5% par rapport à 2015-2016. Un record. On notera d’ailleurs que c’est en Bretagne, dans le Sud Est, le Sud Ouest, ainsi qu’en région Centre que les progressions de prélèvements sont les plus importantes. +35% pour le seul département des Côtes d’Armor, rendez-vous compte !
Toutefois, en attendant d’avoir les chiffres définitifs de chaque département, il va sans dire que 2016-2017 a été une saison exceptionnelle en termes de cochons tirés. A ce rythme, ces chiffres, révélateurs d’une situation exponentielle, resteront-ils exceptionnels ou deviendront-ils la « norme » ? Seul l’avenir nous le dira. Rendez-vous dans 5 ou 10 ans pour en rediscuter 😉
Commentaires récents