Quand on tient entre les mains certaines revues cynégétiques, il n’est pas rare d’y lire l’interview de chasseurs dont le rêve est de partir taquiner la grouse en Ecosse, de prélever quelques perdrix en Extremadura ou encore de pouvoir approcher un brocard à l’arc en Hongrie. Certains articles proposent même des grands reportages sur des destinations de chasse majestueuses : qui n’aurait pas les yeux qui brillent à la lecture d’un dossier sur un groupe de nemrods venus en Hymalaya en quête du tétraogalle, cet oiseau à plume emblématique des montagnes d’Asie centrale ?
Personnellement, cela en étonnera peut-être certains, je n’ai pas vraiment de rêve cynégétique particulier. Je souhaiterais simplement, dans un avenir proche, pouvoir découvrir d’autres modes de chasse que l’affût à la palombe : réguler à l’arc, approcher un chevreuil bien coiffé, prélever un sanglier en battue, ou encore participer à une levée d’étang. A mes yeux, la richesse des territoires et du biotope français suffit à elle-même et permet ce genre de découvertes. Pour autant, certains chasseurs aiment de temps à autres partir à l’étranger pour profiter d’un séjour de chasse inoubliable. Mais comment bien organiser son voyage cynégétique ? Quelles précautions est-il nécessaire de prendre en amont ? Comment mettre toutes les chances de son côté pour un voyage réussi ? On y répond dans cet article.
Les éléments indispensables à vérifier avant le départ
Un voyage de chasse à l’étranger ne s’improvise pas. Cela va de soi, mais il faut avant tout bien choisir sa destination : ce serait en effet bien dommage de penser pouvoir chasser l’orignal en Irlande alors que ce grand ruminant ne se trouve qu’en Sibérie, Amérique du Nord et Scandinavie. Autre précaution à prendre, et non des moindres, vérifier que vous disposez bien du permis de chasse, valide, du pays visé, ainsi que de tous les documents administratifs nécessaires (assurance chasse, assurance rapatriement éventuelle, carnet de vaccination pour vous et votre chien, carte européenne d’armes à feu pour un séjour au sein d’un Etat membre de l’UE, etc.). En soit, si vous passez par une agence spécialisée, cette dernière vous accompagnera dans toutes ces démarches ; mieux, la plupart se chargeront de remplir l’ensemble des formalités officielles.
Un voyage de chasse à l’étranger se budgétise. Cela va de soi, mais n’allez pas croire que vous paierez uniquement le prix annoncé par l’agence. A côté, de nombreux autres frais annexes (parfois pas inclus) peuvent délester votre portefeuille : restauration sur place, pourboires, souvenirs, prix du billet d’avion, tarif des cartouches achetées sur place au besoin, taxes et parking de l’aéroport, visa, coût du transport de l’arme facturé par la compagnie aérienne, vaccins préventifs pour vous et votre auxiliaire, assurances..
Partir avec une agence spécialisée : l’idéal pour un voyage chasse réussi
Quelques commentaires sur les réseaux sociaux ou sur les forums dédiés à la pratique cynégétique sont sans équivoque : il n’est pas rare que des chasseurs, pour leur premier voyage, relatent des expériences peu conformes à ce qui était prévu à la signature du devis. Quant on sait que certains ont des budgets peu élevés, qu’ils sont jeunes ou qu’ils ont économisé durant de nombreuses années pour s’offrir le séjour de leur rêve, il y a de quoi ranger définitivement fusils et carabines dans leurs fourreaux.
Comme dans tout domaine, sachez que certains organismes peu scrupuleux ne concèdent pas toutes les garanties et services prévus en amont. Un prestataire qui propose une offre alléchante économise bien évidemment sur les coûts, soyez prévenus. Attention néanmoins, n’allez pas croire que toutes les agences mettent à leur catalogue des destinations au rabais. Ce paragraphe est uniquement écrit pour vous inciter à la vigilance. Bien heureusement, la majorité des organismes professionnels vous feront vivre une expérience magique ! D’ailleurs, sachez qu’une agence spécialisée dans l’organisation de voyages de chasse se doit de disposer d’un numéro d’agrément : la réglementation lui impose, notamment, l’immatriculation au SNAV (Syndicat National des Agents de Voyage) ou à l’APST (Association Professionnelle de Solidarité du Tourisme), de souscrire une responsabilité civile professionnelle, d’obtenir une garantie financière, et de disposer d’une police d’assurance civile professionnelle.
Enfin, en passant par un organisme ayant pignon sur rue tel Hunting Pleasure ou Esprit Sauvage, le rapatriement des trophées chassés sera facilité. Faire confiance à un prestataire inconnu, étranger de surcroit, c’est courir le risque qu’il ne possède ni licence de tir ni certificat CITES : du braconnage en bonne et due forme en soi. Et quand bien même vous arriviez à importer votre trophée, je n’ose imaginer le plaisir de la douane française à vous contrôler une fois revenu en France. Et que dire de l’amende.. salée !
Le transport des armes et des munitions : un parcours semé d’embûches ?
Encore une fois, faire confiance à une agence spécialisée vous évitera bien des tracas, notamment administratifs, quant au transport de vos fusils et/ou carabines en avion. Toutefois, sachez qu’à ce jour, la réglementation n’interdit pas le transport d’armes à feu et de munitions dans la soute à bagage d’un avion : les armes doivent être déchargées, placées dans une caisse ou étui verrouillé, et rendues inopérantes (que ce soit par un dispositif de verrouillage sécuritaire ou par l’enlèvement d’une pièce essentielle à son fonctionnement). Les cartouches, quant à elles, sont à transporter séparément de l’arme, dans une boîte sécurisée, et les boîtes de munitions doivent être emballées fixement pour éviter tout glissement dans la mallette. Enfin, il est courant que la limite de poids des munitions (mallette de transport comprise) soit fixée à 5 kilos.
Toutes les indications données ici n’empêchent bien évidemment pas de se renseigner auprès des autorités compétentes. Il est vrai que les conditions de transport des armes à feu et des munitions peuvent varier selon les pays de destination, mais aussi et surtout selon les compagnies aériennes.
Voilà, vous en savez désormais un peu plus quant à la bonne organisation d’un voyage de chasse à l’étranger. Méfiez-vous des annonces alléchantes qui vous demandent un acompte (il n’est pas rare de ne plus avoir de nouvelles des individus en question par la suite, ou pire que vous vous soyez déplacés et que personne ne vous attende à l’aéroport), lisez bien les contrats qui vous sont proposés, et jetez un oeil sur le net pour vous assurer de la bonne réputation de l’organisme avec lequel vous comptez partir. Et pour celles et ceux qui ont déjà eu la chance d’effectuer un séjour de chasse à l’autre bout du monde, n’hésitez pas à relater votre expérience dans les commentaires !
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